jeudi 21 mai 2009

Prendre sa croix

Jésus sortit portant sa croix... Jean ch 19 v 17

Jésus dit à tous : "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera." Luc 9 v 23-24

Par ces deux versets je voudrais apporter un complément sur ce que représente la croix pour nous, disciples de Jésus.

Dans ce verset de Luc 9 Jésus met l'accent sur deux choses : le fait de vouloir le suivre et ce que ça implique comme conséquences. "Vouloir sauver sa vie" renferme la pensée de "l'amour de soi". Qu'est-ce que l'amour de soi sinon tout ce qui est égoïsme, égocentrisme, orgueil de toute nature, désirs et volonté non soumis à Dieu, et la liste n'est pas exhaustive, elle contient tout ce qui s'attache à notre moi profond, à notre "chair" comme dit l'Ecriture. Il suffit de voir ce qui nous fait réagir lorsque l'on touche à notre chair ou à la chair de notre chair, et nous saurons très vite ce qui est "amour de soi".

Quand Jésus sortit du Prétoire de devant Pilate pour se rendre à Golgotha, il portait sa croix, cet objet sur lequel il allait ratifier ce qu'Il avait dit au Père peu auparavant : "Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite" Luc 22 v 42

Quand Il nous appelle à prendre notre croix pour le suivre, c'est bien dans le même ordre d'idée. Il y a en nous une chair qui ne peut pas se soumettre à Dieu, cet amour de soi qui ramène tout à nous, qui se vante de grandes choses, qui est porteur du péché toujours prêt à se manifester par les actes de la chair: orgueil, jalousie, colère, mensonge, moquerie, médisance, impureté etc. - toute cette liste que nous trouvons dans Galates ch 5 v 19 - qui fait la guerre à l'âme et qui est contraire à la vie de l'Esprit. Jésus sait très bien que ces choses feront toujours obstacle à notre vie et à notre marche avec Dieu. Alors il nous offre la croix, à chacun la sienne car nous sommes tous uniques, chacun a sa propre vie, sa propre chair. Chacun aura sa propre croix qui contribuera à l'amener à la mort du "Moi" mais à une grande libération comme nous allons le voir.

Le prophète Esaïe dit ceci au sujet de Jésus (Esaïe 53 v 6) : Certainement, ce sont nos souffrances qu'il a portées. C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé. Et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il fut blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui. Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris...
C'est bien ce qui s'est passé quand Jésus fut sur la Croix. Ainsi l'ont considéré les hommes de son temps, religieux et autres... Ils n'ont vu en Jésus crucifié qu'un homme puni de Dieu et sous sa malédiction! Certes il prenait sur lui le jugement du péché mais non parce que Dieu haïssait son Fils, mais parce que par cet acte Il libérait la puissance de l'Esprit vainqueur du péché, de Satan et de la mort.

De même quand nous portons notre croix, que nous laissons cette chair être crucifiée, ce n'est pas parce que Dieu ne nous aime pas et veut nous faire absolument souffrir, c'est parce que au travers de cette mort de la chair jaillit la vie de l'Esprit qui nous permet d'entrer dans tout ce que Jésus a remporté de victoires sur sa propre croix.

"Je suis crucifié avec Christ, et je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi". Galates 2 v 20. Si ce n'est que l'intellect qui proclame cette chose, elle n'est ni réelle ni efficace. Mais si nous vivons au quotidien cette crucifixion, nous sommes alors porteurs de la vie de Christ.

Si nous voyons quelqu'un qui souffre ne nous hâtons pas trop de le juger comme "frappé et puni par Dieu", mais prions plutôt pour qu'au travers de sa souffrance l'oeuvre de la croix opère pour lui ou pour elle, la merveilleuse libération de la vie de l'Esprit qui lui permettra d'entrer dans tout ce que Jésus lui a préparé et acquis. Mais j'ajoute vite ceci afin qu'il n'y ait pas de malentendu: ce n'est pas la souffrance qui nous acquiert le Paradis. C'est seulement le prix qu'en a payé Jésus, et le salut offert par grâce et par la foi. Mais celui qui veut suivre Christ, devra prendre sa propre croix afin de libérer en lui la vie de l'Esprit qui le rendra vainqueur avec Dieu.

Maintenant une dernière chose: que nos yeux ne soient pas fixés sur la mort de la chair, sur nos propres souffrances, sur nos propres pertes.... mais sur Celui seul qui a triomphé pour nous, sur Jésus le chef de notre foi, Jésus: le Chemin, la Vérité et la Vie.

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